Sur le papier, Jolt est le bon film au bon moment. L'histoire d'une anti-héroïne énergique et émancipée (Kate Beckinsale) qui se fraye un chemin entre les antagonistes et les épaules masculines, dirigée par un réalisateur talentueux tel que Tanya Wexler, est le meilleur qui puisse être proposé aujourd'hui aux sociétés de distribution et en particulier à Amazon qui, il y a quelques jours, a d'ailleurs inclus Jolt dans le catalogue Prime Video. Ce mélange de comédie et d'action, clairement inspiré de John Wick et de ses contemporains, a le mérite de divertir sans fioritures, mais aussi des criticités évidentes qui en font un projet bien moins incendiaire qu'on serait amené à le penser et surtout daté de différents points de vue. .
Action anti-héroïne de Kate Beckinsale dans le sillage de John Wick et Atomic blonde
Le protagoniste de l'histoire est Lindy, qui souffre d'un grave trouble nerveux depuis son enfance. L'excès de cortisol dans son corps provoque des crises de colère soudaines et non motivées, qui se traduisent par des actions extrêmement violentes contre les autres. Cette condition particulière a conduit Lindy à s'isoler socialement, mais la femme voit enfin une lumière au bout du tunnel, grâce à une thérapie expérimentale qui consiste à porter un gilet spécial capable de lui donner un choc (choc en anglais) lorsque la colère se lève, la forçant ainsi à se calmer. Cherchant un semblant de normalité et poussé par son propre thérapeute (Stanley Tucci), Lindy accepte de sortir avec Justin (Jai courtney). Cependant, la femme se retrouve entraînée dans un cercle de violence et de crime, ce qui l'oblige à recourir à ses capacités cachées.
Au milieu de la fureur vengeresse des Mathilde Lutz par Revenge, le manifeste social et politique de Carey Mulligan d'une femme prometteuse et la violence pure de Charlize Theron dans Blonde Atomic, Jolt choisit une voie intermédiaire, privilégiant davantage l'humour et un érotisme à peine esquissé que sur une réflexion capable d'insérer l'histoire de Lindy dans le débat contemporain sur le patriarcat. Si d'une part l'œuvre de Tanya Wexler fonctionne précisément à cause de cette légèreté presque ostentatoire, on ne peut s'empêcher de remarquer que l'arc narratif de la protagoniste présente plusieurs enjeux critiques, comme son passé seulement esquissé et jamais problématisé ou le fait que le relation possible avec un homme apparaît pendant de longues périodes de l'histoire comme le seul espoir du protagoniste pour une vie heureuse et sereine, malgré toutes les réflexions sur l'indépendance et l'autodétermination.
Jolt : Y aura-t-il une suite ?
La principale force de Jolt est Kate Beckinsale, qui loin de la saga Underworld (5 films en 13 ans) s'affirme comme une interprète de charisme et de talent, capable de osciller naturellement entre différents registres. Son Lindy est à la fois mannequin et tueur en série, femme moderne astucieuse et sociopathe dangereuse, amante et batteuse. Aux côtés de l'habituel efficace Stanley Tucci, c'est elle qui porte sur ses épaules une œuvre qui ne brille pas pour la solidité des personnages secondaires, et notamment pour celle des deux policiers Bobby Cannavale e barreur de Laverne, trop passif et moqueur pour être crédible.
Le potentiel de Kate Beckinsale n'est cependant pas pleinement exploité par Tanya Wexler, qui après la convaincante Hysteria montre quelques difficultés à aborder l'action tant du point de vue de la chorégraphie des séquences les plus excitées (le cascadeur du protagoniste est clairement distinguée à plusieurs reprises. ), et dans la caractérisation de Lindy, qui nous apparaît toujours trop parfaite et pour être vraie, à des années-lumière de la sale et livide Charlize Theron de la blonde précitée Atomic, un vrai modèle pour le personnage de Kate Beckinsale.
Une finale précipitée avec des guest stars exceptionnelles suggère une suite, complétée par la construction d'un univers narratif plus large et plus profond. Comme toujours, ce seront les retours du public qui détermineront si l'histoire de Jolt se poursuivra ou s'arrêtera à ce premier chapitre pas inoubliable.
Mots clésKate Beckinsale Tanya Wexler Jolt: Comment est le film Amazon avec Kate Beckinsale